8 au 19 octobre 2024
80 h / 11 j
Théâtre de l’Union - CDN du Limousin
Chantier terminé
Chantier ouvert à 14 artistes professionnel.le.s
A la recherche de l'aube, du bord
« La vie elle a passé, on a comme pas vécu » Tchehkov
Comment aujourd’hui, peut-on faire du théâtre dans un monde qui s’effondre et se disloque ?
Comment le théâtre, le lieu de la re-présentation, le lieu des émotions plurielles et de la catharsis peut-il s’emparer de ces enjeux du vivant sans faire la morale ? Tout en embrassant totalement les mécanismes du jeu, et du jeu dans la joie ?
Comment travailler une politique de l’attention pour faire théâtre ensemble et retisser du commun ?
L’idée de ce chantier nomade serait de mettre en œuvre « des jeux de ficelle » comme dirait la chercheuse et professeur Donna Haraway.
Des jeux de ficelle entre des textes du répertoire qui questionnent le monde qui nous entoure, en friction avec d’autres matériaux plus théoriques, plus romancés et évidemment plus contemporains.
Des jeux de ficelle entre des lieux ; le lieu du théâtre, de la représentation et des lieux INSITU. Comment cet aller-retour nous permet de revenir chargé d’une histoire du paysage émotionnel ?
Des jeux de ficelle entre des méthodes de travail, de la théorie à la table à la pratique intempestive de l’impro ou du texte.
Durant ce chantier, plusieurs matériaux seront nos alliés. Nous partirons de la Cerisaie de Tchekhov, œuvre phare. Dans La Cerisaie, il est question des cerisiers, de la température, d’un monde perdu, et d’une incapacité à prendre en compte le réel.
C’est une pièce dans laquelle on est au bord. Comme dirait Tchekhov, être au bord des larmes ne signifie pas pleurer. Alors qu’advient-il pour nous gens de théâtre quand nous sommes au bord, au seuil ? Comme l’est Tchekhov quand il écrit la pièce.
Nous travaillerons cette lisière en friction avec les matériaux de Baptiste Morizot, de Richard Powers, de Vinciane Despret et bien d’autres que vous amènerez pour se tenir au bord.
Nous travaillerons en lien avec les ateliers du théâtre de l’union, décor et costumes afin d’inventer des espaces de fabrication, de construction, comme l’enfant amène sa cocotte en papier ou son bateau en bois.
C’est cela pour moi la ligne de force de ce travail de chantier : naviguer entre le monde qui s’effondre et la capacité à affronter le réel, à faire théâtre avec les dérèglements actuels, pour travailler, déconstruire et re-construire ce que sont les images d’un monde perdu, et pour en reconstruire un nouveau.
Aurélie Van Den Daele
Crédit photo : Marjolaine Moulin
Chantier organisé en partenariat avec le Théâtre de l'Union - CDN du Limousin